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Ma vie de Clémentine
11 septembre 2018

La Bohèmeeee

C'est avec trois semaines de retard que je termine mon aventure à Prague, la faute à un ordinateur particulièrement capricieux suivi d'une crise de flemme de ma part. Ici, je ferai un rapide résumé des moments clés de ce séjour, que j'ai amené au nombre de quatre. C'est parti !


1er jour :
Pour ceux qui l'ignorent, je suis parti de Strasbourg en bus à 4h30 du matin. C'est important pour comprendre mon comportement plus tard dans la journée car ça implique que je n'avais quasiment pas dormi et que puisque je ne dors pas en bus, à l'arrivée j'étais aussi fraîche qu'une boîte de conserve... Sachant qu'en plus le périphérique de Prague est sans arrêt bouchonné, je suis arrivé à la gare avec deux heures de retard et que suite à ces treize heures de trajet, il me fallait encore faire une heure de transport en commun pour arriver au dortoir. Il était donc environ 19h30 quand je suis arrivée sur mon nouveau lieu de vie, où je suis accueillie par une jeune femme très gentille qui me donne tous les documents qui me serviront pendant le séjour, avant de me diriger vers une autre femme moins jeune et moins gentille qui ne parlait pas un mot d'anglais et qui devait me donner mes clés. Une fois la mission accomplie, elle m'indique le couloir de gauche (le bâtiment était divisé en deux immeubles et celui où nous vivions était celui de gauche) et me dit de prendre l'ascenseur. Evidemment, la première chose que je fais, c'est partir à droite ! Je suis donc montée jusqu'au 10ème étage et ai essayé d'ouvrir la porte de la chambre au numéro correspondant mais, bizarrement, ça ne passe pas. Et le truc un peu flippant c'est que les deux immeubles étaient parfaitement identiques, avec le même agencement au niveau des chambres, du couloir, de l'escalier, les fenêtres... tout était le miroir du bâtiment où se trouvaient nos vraies chambres, sauf que les clés de correspondaient pas... Comme dans un film d'horreur. Finalement, surprise, je décide de redescendre et demander de nouvelles clés à la gardienne en lui expliquant que les miennes ne marchent pas. C'est alors que la jeune femme qui m'avait accueillie décide de m'accompagner pour m'aider et je la vois prendre l'ascenseur de gauche. Et là j'ai eu un gros dilemne, parce que soit je lui expliquais, pour ne pas trop la déranger, que je m'étais simplement trompé de bâtiment et que j'étais juste complétement con, soit je la laissais venir avec moi en prétextant que "c'est bizarre, quand j'ai essayé ça marchait pas. J'ai pas dû bien m'y prendre...". J'opte pour la seconde option et au moment où elle passe les clés dans la serrure sans aucun problème, je fais mine d'être étonnée et je la remercie... Alors question : Quand est-ce que j'optiens mon César ?
Bref, je m'installe et fais une grosse sieste jusqu'à peut-être 22h, quand soudain j'entend quelqu'un qui essaie d'entrer dans le studio, sans succès. Puis plus rien. J'attends quelques secondes, puis je me lève pour voir s'il y a quelqu'un derrière la porte mais personne en vue... Du coup je commence à m'inquiéter parce que j'avais laissé les clés dans la serrure (mauvaise habitude à perdre) donc il ou elle n'a pas pu entrer, mais s'il n'y a personne dehors en train d'essayer d'ouvrir d'autres portes, c'est que cette personne est forcément entrée... PARADOXE !! Et donc je décide de réessayer d'ouvrir une porte adjacente à celle de ma chambre que je n'avais pas pu ouvrir plus tôt, et là je tombe sur une fille, d'à peu près mon âge, qui était en train de défaire sa valise... On se regarde toutes les deux un peu comme des bêtes de foire avant d'entamer le dialogue (en anglais). Et puis on découvre qu'on s'entend bien, j'apprend qu'elle vient de Cardiff où elle vient de faire son ERASMUS, puis on se rend compte qu'on ne s'est toujours pas présentées. Alors elle me demande d'où je viens, et au moment où je lui réponds je vois son expression complètement changer. Elle marque une pause et me répond "T'es française ?!". Et là on éclate toutes les deux de rire, devant l'improbabilité de se retrouver dans la même chambre ET le fait qu'on ait parlé anglais toutes les deux sans se rendre compte qu'on venait du même pays ! Donc Maëlys (c'est son nom) me raconte un peu sa vie, et comme on sera restées 24h/24 ensemble pendant trois semaines, on a bien pu discuter par la suite, puis on retourne chancune de notre côté pour notre première nuit. Le lendemain se tenait une cérémonie d'ouverture suivie d'un test afin de nous placer dans les différentes classes. Nos cours se passaient à l'Université Charles et pour y arriver, nous devions passer devant un bâtiment qui a donné un coup à mon côté fan, celui-ci :

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Il s'agit du théâtre des Etats et c'est là-dedans qu'à été tourné ceci :

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Pour ceux qui l'ignorent, je vais faire un petit apparté sur le sujet puisque j'avais fais un exposé qui portait entre autre là-dessus, mais Prague a accueilli de nombreux tournages, aussi bien américains que français (dans Mission Impossible par exemple, Tom Cruise cours à un moment sur le célèbre Pont Charles). La ville propose même une carte avec les différents lieux qui ont servi de décors de films, et cet industrie est encore très présent aujourd'hui puisqu'il y a trois ans, on y a tourné... les Visiteurs 3 dont tout le monde s'est accordé à dire que c'était nul... J'ai un peu l'impression d'être passée d'un extrême à l'autre niveau qualité, entre ça et Amadeus... Mais bon, c'est toujours bon à savoir... Mais si je vous parle de cet examen c'est que c'est là-bas qu'on a rencontré Laurent, un autre Français, dont la femme est tchèque et dont je vous reparlerai plus tard.

 

Brno :
Sans aucune transition, on passe à deux semaines plus tard. Avec Maëlys, on en avait un peu marre de Prague. Voir de magnifiques quartiers tous les jours, c'est bon, ça va deux secondes ! Alors on s'était dit qu'un weekend, on pourrait partir dans une autre ville, prendre le train, voir ce qui se passe ailleurs... et nous jetons notre dévolu sur Karlovy Vary, une petite station balnéaire qui a l'air toute mignonne. Le samedi suivant, nous arrivons donc à la gare (une des gares) et demandons un ticket pour cette ville. Là, l'hotesse nous dit que tous les trains et les bus sont pleins pour la journée. Alors, on se décourage pas, et on se dit qu'on partira quand même, mais dans une autre ville. Donc nous sommes parties pour la gare centrale et avons pris deux billets pour Brno, une des trois grandes villes de pays avec Olomouc. Un seul hic, il n'y avait qu'un seul ticket pour nous deux et il n'indiquait aucun quai, aucun horaire, aucun terminus, aucun siège, rien ! Uniquement la ville où nous allions et le nombre de passagers. Pour la faire courte, on a complètement paniqué ! Pendant deux secondes mais ça a été intense ! Une fois nos esprits retrouvés, nous avons demandé aux gens autour de nous comment fonctionnaient les trains dans ce pays de dingues, et ils nous ont gentiment amenées petit à petit à celui que nous voulions. Une fois à destination, nous avons commencé notre visite et en sortant d'un magasin, je crois entendre quelqu'un m'appeler. Puis une deuxième fois, on se retourne et juste derrière nous se trouvaient deux étudiantes de notre université, une Belge et une Française avec qui nous avions un peu discuté, qui avaient donc aussi décidé de visiter la ville. En plus, l'une d'elle avait fait un ERASMUS a Brno, elle connaissait donc bien les lieux à voir. Alors nous sommes restées ensemble pendant la journée. Puis nous sommes allées dans un parc, en périphérie, pour se promener. Et là j'ai réussi le tour de force de me faire deux ennemis en un instant. Nous nous sommes installé à un petit bar et nous avons commandé des boissons. Donc déjà, les tenanciers avaient clairement des envies de meurtres sur Maëlys puisqu'ils lui ont servi de l'eau non potable à boire, mais leurs clients n'étaient pas mieux. Nous nous sommes assises à une table avec quatre chaises, normal puisque nous étions quatre... MAIS l'une des chaises était utilisé par une femme de la table d'à côté comme accoudoir. Alors, c'est mignon tout ça mais c'est MA chaise donc tu bouges ton bras de là, merci ! >:( En vérité, j'ai fait preuve de plus de diplomatie que ça, parce que même si je le voulais, je pouvais pas me résoudre à vraiment l'insulter... Donc je commence par simplement lui dire pardon. Aucune réaction. Une deuxième fois, cette fois en secouant un peu le dossier. Toujours rien. Donc c'est bon, y en a marre, je me contente finalement de lui retirer ma chaise, sous un torrent d'insultes. Bon, j'exagère mais elle était clairement énervée après moi. Ce qui me fut confirmé par Adélaïde, l'autre Française qui était avec nous et qui parle couramment tchèque. En gros ces gens ont une dent contre les étrangers de manière générale... Désolée mais ce n'est pas moi qui les ferai changer d'avis appremment... Une fois nos boissons bues, nous sommes reparties vers la gare et sommes rentrées en bus (plus jamais de train en Tchéquie... plus JAMAIS !!) et sommes tranquillement retournées dans nos chambres respectives.

 

Barbecue :
C'est le moment de vérifier que vous avez été attentifs puisqu'on va reparler de Laurent. Quelques jours après Brno, nous avons participé à un barbecue chez lui. Il avait invité les élèves de sa classe et nous avait incluses puisque nous étions françaises et que nous l'avions rencontré au début du séjour (et que depuis nous nous croisions tous les jours puisque nos classes étaient l'une à côté de l'autre). Et ça a été le meilleur moment que j'ai passé de tout le séjour, ainsi que l'occasion de faire connaissance avec sa femme et son professeur, qui était aussi invité. Malheureusement nous nous sommes assez vite divisés en deux groupes distincts (pour ne pas changer), même si je suis ravie d'avoir cotoyer le groupe avec lequel j'étais. En gros nos discussions tournaient beaucoup autour des langues que nous parlions, en particulier le japonais (puisqu'il y avait deux Japonaises avec nous), de l'élégance du français (je leur ai expliqué que "comment ça va ?" voulais dire "comment va ton caca ?" et le caractère presque scatophile de notre langue. Véridique, cherchez sur internet, vous verrez), et des difficultés du mandarin et du tchèque. Ah, et entre temps on a mangé aussi, beaucoup... mais pour une fois c'était un repas vraiment équilibré. Je me souviens qu'avant ce repas, je ne me sentais pas forcément intégrée au groupe, d'une part parce que dès le départ des petits groupes se sont formés et on sentait qu'ils n'avaient pas vraiment envie de se mélanger, et c'est la première fois que je ressentais ça depuis que je fais des séjours... et d'autres part, tout simplement à cause de moi, parce qu'à voir ces barrières entre nous, je me suis contentée de rester avec les gens que j'appréciais le plus (un peu comme les autres en fait) et il n'a vraiment été question d'aller voir ailleurs qu'au départ de Maëlys, où je n'ai pas vraiment eu le choix... ce qui me rappelle un peu ce qu'il s'était passé en Zambie en fait, mais en un peu différent et à plus grande échelle ^^ Mais ça a vraiment fait bizarre, sachant que d'habitude je m'entends vraiment bien avec tout le monde sans trop faire d'effort au point d'avoir été la masquotte de ma prépa (et j'avais réussi à bien m'entendre avec Robert en Chine, quand même...). Enfin, j'aurais quand même découvert que c'était des gens sympa pendant ma dernière semaine.

 

Dernier jour :
Pas grand chose à dire dessus finalement, si ce n'est que la veille, avec certains étudiants de ma classe, nous avions décidé d'offrir un cadeau à notre professeure. Nous nous sommes donc cotisé afin de lui offrir un cadre dans lequel nous avions prévu de coller notre photo de classe avec des petits mots écrits par chacun d'entre nous pour la remercier. Avec en plus des produits de beauté. Le jour J, j'amène tous les éléments pour la photo et avec Elisabeth, nous commençons à découper la feuille sur laquelle nous allions écrire, à rédiger nos remerciements et à coller l'ensemble en attendant que les autres arrivent. Manque de bol, au moment où le cours à commencé, tous n'avaient pas encore fait leur travail. Alors nous avons chacun expliqué à notre voisin que le cadre était dehors et que quand ils se sentiraient prêts, ils pourraient sortir et écrire quelque chose, en prétextant d'aller aux toilettes par exemple. Mon voisin part le premier et reviens quelques minutes plus tard, l'illusion était parfaite ! Puis un deuxième se lève et reviens, peut-être cinq secondes après... Paie ta discrétion ! Je suis même surprise que la prof ne nous ait pas demandé ce que c'était que ce délire à ce moment précis ! Du coup on le regarde tous dans l'incompréhension la plus totale (pas très subtils nous non plus), et il fait passer un mot pour me dire qu'il n'y a rien dehors... gros stress, parce que le cadre était caché sous mon sac de courses, qu'il est de toutes les couleurs donc facile à repéré, et que ça impliquerait que quelqu'un l'a pris. Finalement je sors à mon tour et là, mon premier réflexe, que j'ai retenu parce que c'était sûr qu'on allait se faire griller sinon, ça a été de retourner le voir immédiatement pour lui dire qu'il était un peu con. Pour lui, il n'y a rien dehors, c'est qu'il n'y a rien SUR LA TABLE. Sauf qu'il y a un banc DEVANT cette table ! Et bien sûr que j'allais mettre le cadeau bien en évidence !! Mais je me contiens pendant quelques secondes, histoire de faire comme si j'était allée pisser moi aussi, avant de rentrer et d'écrire en énorme sur la feuille : LE SAC EST SUR LE BANC. Suite à quoi, il est ressorti (tellement de subtilité dans quelqu'un qui va aux chiottes deux fois en cinq minutes...) avant de revenir une fois sa besogne terminée. Enfin, au pic-nic qui a suivi, Pavlina nous a confirmé qu'elle avait bien trouvé ça bizarre qu'on ai tous eu envie de profiter de la cuvette le matin même... C'était passé à ça.

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